Contagion - son - action !
Communaute Jeudi 12 septembre 2013 auteur : Myriam Wallaert

Le travail s’organise autour de trois compétences d’intégration (percevoir et comprendre, s’exprimer et communiquer et être critique) qui se déploient en compétences spécifiques organisées autour des 6 facettes (Producteurs, représentations, langages, technologies, publics et catégories ou typologies).
→ Principalement l'éducation aux médias mais aussi l'expression, le développement artistique et corporel.
- Ordinateurs et projection sur grand écran + 6 enceintes sonores.
- Programme de montage sons – CUBASE vst.
- Tableaux Velléda et feutres.
- Albums de BD.
- Différentes capsules vidéo concernant le son.
- Outils vidéo produits lors d’activités précédentes.
- Dans ce cas-ci, nous faisons appel à un ingénieur du son pour les activités. Il agit en tant qu'expert et apporte le matériel nécessaire à la réalisation des petites productions des enfants.
Ce partenariat permet de travailler avec un matériel professionnel mais la même approche peut être envisagée avec un appareillage plus simple à la portée de tous.
Présentation du projet aux élèves
De plus, lors de sa réalisation, nous sommes très attentifs à ne pas quitter ces balises qui nous apparaissent comme judicieuses. Elles restent très utiles lors des phases de structuration et d’évaluation également.
Les activités prévues cette année s'inscrivent dans la continuité d'un travail commencé depuis de nombreuses années et plus spécifiquement, pour cette phase-ci, depuis 3 ans.
Mémoire UCL - Activités - Production d'un court métrage et de capsules d'éducation aux médias sur les métiers du cinéma.
Chaque année, les élèves découvrent de nouveaux horizons médiatiques au travers des activités et des projets auxquels ils participent. Leur motivation s’appuie déjà sur les expériences vécues les années précédentes… Ce travail s’inscrit dans la continuité de ces apprentissages.
Séquence n°1 : Découverte des caractéristiques du son
- L’intensité :
- produire un son plus fort ou plus faible que son voisin.
- La durée :
- dessiner sur une feuille un trait qui représente la durée du son. (Pourquoi différentes longueurs de trait ?)
- La hauteur :
- lever les bras en fonction de la hauteur du son.
- Le timbre :
- identifier et mémoriser une série de timbres (piano, batterie, violon).
- Par banc, les citer dans l’ordre.
- Jeux de rythme :
- percevoir la pulsation, marcher sur le rythme, se balancer par banc, en groupe (l’un à côté de l’autre), d’abord sur un rythme simple, puis sur une musique.
- marcher sur un tempo constant (musique binaire).
- frapper la pulsation dans ses mains, puis sur les mains du voisin
Les ambiances sonores
- Les outils :
- le mini-disc sert d’enregistreur, il permet de sauvegarder sur un disque et de reproduire le son de la voix ou de toute autre source sonore.
- l’amplificateur sert à diffuser les sons. Des réglages sont possibles : variation du volume, diminution des aigus ou des graves, etc.
- le synthétiseur permet de reproduire toute une série de sons, soit imitant des instruments acoustiques ( piano, batterie, violons, etc), soit électroniques.
- le micro permet de capter les sources sonores.
- le lecteur CD…. Etc…
- Expression :
- Ambiances sonores :
- La voix :
Séquence n°2
- Le son
Prendre conscience du silence, du son, du bruit
- Qu'est-ce que le silence ? "Entendre" et "écouter". L'intelligence de l'oreille.
Le dictionnaire nous apprend que le silence est une « absence de bruit ». Cette définition se rattache mal à l’idée que nous nous en faisons ici. On entend toujours quelque chose. Tout mouvement produit un son dans l’air et pour éviter ce phénomène, il faudrait aller dans l’espace (cf. l’idée irréaliste du bruitage pour rendre l’espace « vivant »). Cependant, entendre n’est pas écouter. L’oreille est intelligente : sans cesse en activité, elle trie et sélectionne les informations en fonction de ce sur quoi notre attention se porte (une conversation au milieu d’une foule, un bruit alarmant, ma voix,…) en minimisant l’attention aux sons moins importants (la foule, la musique de fond, les autres sons de la classe,…). Il existe pourtant un tas d’autres sons qui se déroulent en même temps ; constituant un tapis sonore toujours présent. Il suffit d’y prêter un peu d’attention. Par exemple, dans cette pièce ?
- Prendre conscience du « silence » de la classe, en lui portant deux minutes d’attention.
- Découvrir le monde de la musique
Reconnaissance et commentaires.
Ecoute d’instruments de percussion, identification et découverte du timbre. Montrer, nommer, écouter.
Trouver l’instrument qui a joué (instrument caché qu’on doit reconnaître).
- Le rythme
Exercices simples de balancement, claquement dans les mains et utilisation de petites percussions pour percevoir le rythme.
- Le son au quotidien - création - le bruitage
Il faut que le son colle au lieu, à l'époque, à l'action, aux personnages et au climat.
Dans un dessin animé, les sons utilisés ne sont souvent pas ceux qui seraient produits dans la réalité.
Le bruiteur ne produit pas nécessairement le son avec l'objet réel. Souvent, il ne peut pas faire autrement que d'inventer un autre moyen.
Le corps seul permet déjà un grand nombre de bruitages
On essaie de recréer avec des outils simples les bruits des objets qui nous entourent, les ambiances sonores (1 ou 2 exemples)
- Le feu
- Le tonnerre
- La pluie (variation de l’intensité)
- Galop du cheval
Le son dans le dessin animé.
- Se définir comme public
- L’ingénieur du son
Ecoute de bruitages typiques pour imaginer leur utilisation dans un dessin animé.
* Pas d’acteurs réels
* Chaque élément doit être créé, inventé (décors, personnages, son, …)
On écoute des bruitages « cartoon » se prêtant à des situations particulières (effet ressort, chute, déplacement,...).
Vision de séquences vidéo illustrant le travail des professionnels du dessin animé.
- En pratique
A partir d'une scène rendue muette, on reconstruit l'univers sonore : les enfants choisissent la musique, les ambiances sonores, enregistrent des sons seuls et recréent les dialogues.
L'ensemble est intoduit dans un logiciel de montage (Cubase VST).
Le montage et le mixage sont effectués et la bande son lue, en synchrobisation avec l'image. Evaluation et comparaison avec la vidéo originale.
Séquence n°3 : Le métier d’ingénieur du son
- Rappel de la séance précédente
- Vision capsule 1 - ingénieur du son à la RTBF
- Diffusion d’une capsule Média ; le métier d’ingénieur du son.
- Observation.
- Perception public
- Quel type de document ? Fiction, docu…
- Où se trouve-t-on ?
- Que fait l’ingénieur du son ?...
- Questions sur le métier d'ingénieur du son
- D'autres exemples
- En pratique
→ Enregistrement par les élèves d’un slogan publicitaire comme lors d’une session réelle en studio.
- Effets
- Musiques différentes
- Superpositions
- Réalisation d’une publicité dans des conditions professionnelles.
Séquence n°4 : De la BD au son
- Le vocabulaire en BD
- Le titre : En général en haut de la page, c’est le titre de l’album. Avec un numéro pour les séries.
- L’auteur : La personne qui a écrit le scénario.
- Le dessinateur : La personne qui a dessiné l’album. Parfois, il s’adjoint les services d’un coloriste pour mettre ses dessins en couleurs.
- L’éditeur : La personne ou société qui publie et met en vente l’album (Dupuis, Delcourt, Casterman etc)
- La vignette : En BD, la vignette est une case.
- Le phylactère : La bulle dans laquelle est inscrit le texte du personnage.
- L’illustration :Le dessin représenté dans la vignette.
- La planche : Une page de la bande dessinée.
- Les plans
- Très gros plan (TGP)
- Gros plan (GP)
- Plan rapproché poitrine (PRP)
- Plan rapproché taille (PRT)
- Plan américain (PA)
- Plan moyen (PM)
- Plan de demi-ensemble (PDE)
- Plan d'ensemble (PE)
- Plan général (PG)
- L'expression des sentiments
- Signes de ponctuation; les points d'exclamation et d'interrogation sont souvent utilisés
- Gros plans; on s'en sert pour exprimer l'évolution du personnage
- Phylactères explosifs ; on représente par exemple la mauvaise humeur et la colère avec des éclairs ou des têtes de mort
- L'expression du mouvement
- Les traînées de vitesse : on dessine le déplacement d'air produit quand une personne se délace rapidement
- L'effet stroboscopique : on décompose le mouvement
- L'expression du son
- Les expressions du visage
→ Les dessins sont parfois une exagération de ces sentiments.
- En pratique :
→ On voit comment interpréter l'expression d'un personnage de BD
Séquence n°5 : L'information - Le Journal parlé
L'ingénieur du son est comme son nom l'indique quelqu'un qui travaille le son et nombreux sont les domaines qui s'en approchent.
En radio...
L'ingénieur du son gère
- La diffusion des émissions
- Les enregistrements des interviews (chanteurs, écrivains, etc.) et séquences (chronique cinéma, bd etc.)
- La prise de son sur le terrain pour l'info (manifestations, grèves)
- Les enregistrements de concerts classiques, Jazz ou autres
- En studio, les sessions d'enregistrement que la radio produit
- Les émissions en public (jeu des dictionnaires etc)
- Les reportages sur les festivals (Couleur Café, Nuits Botanique, Rock Werchter etc)
- D'autres événements comme les festivals, fêtes et salons (voiture, Cocoon etc)
Ce qui est diffusé en radio - Les enfants font appel à leur expérience d'auditeurs...
- Les disques
- Les interventions micro (animateurs, chroniqueurs, journalistes etc)
- Les jingles
- Les publicités
- Les informations
- LEs interventions téléphoniques
- Les reportages effectués dans le pays ou à l'étranger
- LEs rubriques de tous styles
- Les tapis musicaux
Les techniques d'enregistrement
→ Auparavant, les ingénieurs du son travaillaient presqu'exclusivement sur bande magnétique (même principe que la cassette mais en format professionnel)
→ Aujourd'hui, tous les systèmes sont informatisés
→ On enregistre donc tous les sons et grâce à des programmes spécifiques à la gestion du son, on ne travaille plus qu'avec des ordinateurs.
→ Ceci offre plus de choix et de facilités qu'avant
De quoi le journal est-il composé ? Audition d'une partie de journal
Les informations sont, en général, présentées par un journaliste qui, en radio, décide des reportages et sujets qu'il veut passer et de l'ordre dans lequel ils sont diffusés.
Il a pour cela un certain nombre de collègues qui partent sur le terrain recueillir toute une série d'informations. Ces enregistrements (interview d'un chanteur à Paris,d'un Ministre au Parlement, d'un sportif, etc) sont ramenés en studio, sont montés (on enlève les hésitations, les redites, les mots incorrects etc) et le journaliste sélectionne les parties qu'il veut diffuser dans son journal.
En général, les journaux ont lieu toutes les heures et il faut coller le plus possible à l'actualité, attendre les éléments les plus nouveaux pour en parler. Puisque le journaliste opère un choix des sujets et ne prend qu'une partie de ceux-ci, une sélection est faite; ceci entraîne que l'information qu'on reçoit n'est jamais qu'une représentation, même si le journaliste se doit d'être le plus neutre possible.
En pratique
Réalisation d'un journal complet
Les élèves jouent le rôle des journalistes
On utilise l'habillage du journal parlé de la RTBF et on l'effectue dans les conditions du direct
- Préparation
Chaque journaliste effectue un billet sur le sujet qu'on lui a proposé de traiter
S'il s'agit d'interview ou de prise de son sur le terrain (manifestations, congrès, évènements politiques, etc), le journaliste choisit des extraits parmi ces enregistrements (souvent les interviews sont trop longues)
- Réalisation
Début de journal : jingle d'introduction
Tapis pour les titres
Les infos sont présentées en studio par un journaliste principal
Virgule fin titres
D'autres journalistes viennent en studio s'il y a des sujets en direct
Les reportages sont diffusés par l'ingénieur du son
Ils sont ponctués par de petites virgules lorsqu'on change de sujet (chapitres politique, sportif, à l'étranger, etc)
Jingle fin journal
- L'ingénieur du son
Il gère donc les reportages, mais aussi les micros en direct et l'habillage du journal
Séquence n°6 : La publicité
1ère approche d'après Catherine Geeroms - Média Animation
- Qu'estce qu'une publicité ?
- commerciale; public cible : enfants
- commerciale; public cible : adultes
- service public; politiques d'éeducation
Qui produit ce que nous voyons et entendons ?
REPRESENTATIONS
De quel sens et de quelle représentation ce document est-il porteur ?
PUBLICS
Qui reçoit le document ?
LANGAGES
Quels procédés d'expression ont été utilisés ?
TECHNOLOGIES
Quels moyens techniques ont été utilisés ?
CATEGORIES
Devant quel genre de document nous trouvons-nous ?
Analyse des différences, du langage, du ton et habillage sonore utilisé
- Vision capsule - l'ingénieur du son enregistre une voix pour une publicité
Analyse du contenu et de la manière d'enregistrer les publicités
- Ecoute et analyse d'une publicité radio
Ecoute de publicités différentes
Analyse du contenu. Quelles différences lorsqu'il n'y a pas d'image ?
- Création d'une publicité
Enregistrement par les élèves d'un slogan publicitaire pour l'école Notre Dame des Grâces
→ Effets
→ Musiques différentes
→ Superpositions
→ Réalisation d'une publicité dans des conditions identiques à celles d'une vraie session radio
→ Evaluation
En ce qui concerne les capsules et le tournage (projet complémentaire non détaillé ici), nous visons une diffusion en télévision et la production d’un DVD ou même d’un accès sur site web.
Autrui n’est pas neutre. La situation montre que la présence d’experts est porteuse de significations et provoque un changement d’attitude des élèves.
On peut parler de comportement affectivement chargé. L’émotion provoquée par la présence de professionnels des médias favorise le déclenchement de la motivation et constitue un formidable stimulus : gagner en popularité par le fait d’avoir reçu et parlé avec « de vrais professionnels», le raconter à sa famille, à ses copains…
Les enfants s'interrogent, analysent des productions médiatiques afin de mieux comprendre comment, par qui, pourquoi... elles ont été créées.
Ils deviennent ensuite eux-mêmes producteurs, réalisateurs, acteurs.
Ils abordent donc ce monde qu'ils côtoient tous les jours avec un regard nouveau, plus "averti".
Il s'agit bien d'un projet d'école dans lequel, chaque année, l'enfant voyagera dans un nouveau monde.
La radio, le cinéma, la télévision, la bande dessinée, la production musicale, la publicité…
Au niveau des enseignants, certains ont décidé de participer à la préparation ou à la mise en connexion des activités avec leur action au sein de la classe afin d’assurer une continuité qui augmente le bénéfice des acquis… Cette fameuse contagion !...
Nous touchons ici à l’essentiel de ce vaste projet car il s’agit bien, et pleinement, de la mise en place d’une dynamique de participation nécessaire à la progression de l’éducation aux médias.
Nous avons cherché à associer différents partenaires afin de toucher plusieurs cibles en même temps dans une démarche de projet.
Dans les représentations des professionnels des médias travaillant pour le service public, ou de façon indépendante mais en lien avec ce service, j’ai relevé de nombreuses conditions favorables, suivant les axes prédéfinis ; telles que la motivation, des espaces de disponibilité, une vision intuitivement proche des attentes du programme scolaire, la conscience d’une responsabilité, un intéressement au partenariat ; qui peuvent constituer un « terrain de participation favorable ».
Ils peuvent donc, éventuellement, aider le médiacoach à apporter une « impulsion » intéressante au sein des écoles. Les enseignants et les professionnels des médias appartiennent à deux mondes différents (l’un plus livresque, l’autre visuel et sonore) qui s’entrechoquent face à un même public (les élèves – téléspectateurs). Il y a là matière à collaboration, même ponctuelle ; l’éducation aux médias étant considérée comme actant porteur de détermination forte, de projet.
C’est sous cet aspect que je relève la sociologie de la traduction. En effet, notre situation s’expliquerait notamment dans la traduction qui devrait aider l’intéressement entre deux réseaux distincts dans le but d’enrôler des acteurs supplémentaires. Un acteur-réseau (mediacoach) traducteur reformulant les intérêts de chacun amenant l’intéressement des acteurs associés qui doivent trouver une place de coopération dans le projet pour aboutir à l’enrôlement et, enfin, à la mobilisation dans laquelle les parties pourront se nourrir d’un bénéfice.
Donc, un bénéfice pour tous les acteurs du réseau : enfants, enseignants, directeurs…
Dans ce cas-ci, nous faisons appel à un ingénieur du son pour les activités.
Il agit en tant qu'expert et apporte le matériel nécessaire à la réalisation des petites productions des enfants.
Avec quelques simples connaissances et du matériel à la portée de tous, on peut aussi se lancer dans l’aventure… Le professionnel est un atout.
Les professionnels des médias ne sont pas des enseignants. Il nous semble donc normal que ce ne soit pas vraiment dans le domaine de l’expression des objectifs qu’ils les fassent progresser. Ils se situent plutôt dans la communication de leur rôle médiatique, des actions qui en découlent et dans leur analyse du milieu où ils exercent leur fonction. Ce partenariat devrait justement offrir l’opportunité à l’enseignant d’affirmer ses compétences pédagogiques face au professionnel des médias en étant professionnel « d’éducation » et en l’intégrant comme ressource dans son dispositif d’apprentissage.
Nous ne pensons pas que l’éducation aux médias puisse être totalement prise en charge par un partenariat entre les enseignants et les professionnels des médias, mais, par contre, ces derniers peuvent apporter une « impulsion » intéressante au sein des écoles.